J’ai du mal à parler de ce film mais essayons! Tout d’abord, on y trouve nombre d’oppositions.
- L’élève fils fermier (travail le matin, bus loin, ..) et celui de la ville.
- Le mauvais élève et le bon élève (au début du film)
- Le militaire et le docteur.
- L’un qui reconnait son désir et l’autre qui le refuse (au début)
C’est peut-être cet ensemble d’oppositions qui m’ont empêcher de croire à la crédibilité de l’histoire, même si elle est belle et merveilleusement filmée. Les montagnes enneigées sont magnifiques, j’avais presque envie de faire une randonnée. Ou alors peut-être que le manque de crédibilité vient du fait de voir la démarche du fermier quand il marche dans la montagne, il fait des sauts en marchant. J’ignore combien de kilomètres on doit faire avec une telle marche 😉 . J’aimerai pouvoir plonger comme le fermier dans un lac en haut d’une randonnée sans mourrir d’une hydrocution.
Ce film aborde la problématique de la recherche de soi et de la sexualité à 17 ans. Cela commence par de la violence pour finir par de l’amour, c’est le désir inavouable qui ressort de cette relation … et pour mieux que le spectateur comprenne on a même droit à la définition du désir et la définition du besoin au moment des révisions du bac de ces deux jeunes. On à même droit à un extrait du banquet de Platon! Les petites phrases que j’ai retenu :
« Il vaut mieux une mère alcoolique, qu’une mère dépressive »
, ou encore le passage sur le deuil (le meilleur dialogue à mon avis, sur les conseils de personne suite à la mort d’un proche):
« – Merci.
- Mais de quoi, je n’ai rien dis et je ne sais pas quoi dire
- Merci justement d’avoir rien dit… »
Je remarque que les scènes sexuelles de La vie d’Adèle étaient hautement plus hard (et plus nombreuses) m’avaient moins dérangé que celles-ci qui sont plutôt soft. Finalement je préfère la version féminine de « je découvre mon désir à 17 ans ». Enfin ce que je veux dire c’est qu’heureusement pour moi qu’Abdellatif Kechiche n’a pas fait la version mâle car je ne suis pas encore prêt 🙁 . A mon avis pour avoir une scène telle que celle de la vie d’Adèle, il aurait fallu que cela soit une femme qui tourne une scène entre homme. A l’époque j’avais bien aimé ce commentaire : http://leplus.nouvelobs.com/contribution/1427189-scenes-de-sexe-dans-la-vie-d-adele-oui-les-realisatrices-ont-un-regard-different.html
Mélanie Laurent, la réalisatrice de « Respire », a déclaré récemment : « Quand je vois ‘La vie d’Adèle’, ce long plan sur une scène de sexe, juste du sexe, du sexe et encore du sexe pendant près de 20 minutes, je me sens mal pour elles. Je ne trouve pas ça excitant. J’ai aimé le film, mais pas cette partie. (…) Quand je vois une femme filmer une autre femme, je sens la différence. Notamment dans les films avec des intrigues réellement sexuelles ».
En réfléchissant bien il devait surement y avoir une part de voyeurisme masculin qui fait que la Vie d’Adèle passait mieux, et cela il faut l’assumer 🙁 . Ce film aura eu le mérite de m’ouvrir les yeux sur cette problématique. Je le conseille donc à tous les hommes (avec un petit h) avec avant la visualisation de la Vie d’Adèle.